Pour la première fois depuis 2001, les Etats-Unis ont décidé de révéler le nom d’une autorité saoudienne impliquée dans les attentats du 11 septembre
Une révélation qui risque de mettre fin aux relations jusqu’ici très chaleureuses entre l’administration Trump et l’Arabie Saoudite. En effet, les médias américains ont révélé une information de taille ce 13 septembre concernant la volonté de l’administration de Trump de dévoiler l’identité d’une haute autorité saoudienne ayant participé aux attentats du 11 septembre.
Selon The Hill, média américain, cette décision de l’administration Trump intervient suite aux nombreuses pressions faites par les familles des victimes qui ont récemment adressé une lettre à Donald Trump exigeant de ce dernier qu’il dévoile toute la vérité sur les attentats du 11 septembre et que l’Arabie Saoudite répare les torts qu’il leur a causés.
« Les familles des victimes soulagées »
Dans une note du FBI que The Hill s’est procuré, on pouvait lire : « les familles cherchaient à obtenir des informations de la part du gouvernement dans le cadre d’une plainte déposée contre l’Arabie Saoudite selon laquelle Riyad aurait coordonné les attentats de 2001 qui ont fait quelque 3 000 morts à Manhattan, au Pentagone et en Pennsylvanie ».
Aussitôt annoncée, la nouvelle suscite l’immense soulagement des familles des victimes. « C’est un bon résultat. Les familles veulent connaître la vérité, nous ne devons pas implorer pour qu’on nous donne ce genre d’informations, on ne doit pas nous maintenir dans le flou concernant le rôle de l’Arabie Saoudite », s’est réjoui Terry Strada, président de l’Associations des victimes du 11 septembre.
« Le Qatar met Riyad mal à l’aise »
18 ans après les attentats, l’Arabie Saoudite est toujours pointée du doigt, et ce d’autant plus que 19 terroristes qui se trouvaient à bord des avions le jour des attaques détenaient le passeport saoudien. Les soupçons sur l’Arabie Saoudite sont d’autant plus forts que son voisin, le Qatar, avait confirmé la participation du royaume saoudien et des émirats dans les attaques du 11 septembre.
En effet, le 18 juin 2017, dans un édito publié sur le site du Wall Street Journal, Sheikh Meshal Ben Hamad Al-Thani, ambassadeur du Qatar aux Etats-Unis, accusait ses voisins du golfe d’être derrière cet attentat. « Les Emirats, pas les Qataris, ont été parmi les pirates à bord des avions qui ont fait tomber les deux tours jumelles. Les Emirats Arabes Unis ont été pointés du doigt par le rapport de la commission sur le 11 septembre pour leur rôle dans le blanchiment d’argent destiné aux terroristes », écrit-il.
« Vers une guerre diplomatique entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite ? »
Rappelons que depuis 2012, le FBI mène des investigations sur deux personnalités saoudiennes soupçonnées d’avoir apporté du soutien (financier ou logistique) aux terroristes. Ces deux personnalités sont : Fahad Al-Thumairy et Omar Ahmed Al-Bayoumi. Al-Thumairy fut un ex consul saoudien et Al-Bayoumi serait un agent de renseignement saoudien. Le rapport du FBI de 2012 avait cité une troisième personnalité dont le nom n’a jamais été révélé.
Pour l’instant, les autorités saoudiennes n’ont pas encore réagi à cette information, mais une chose est sûre : la décision des Etats-Unis de reconnaître la responsabilité de l’Arabie Saoudite dans cette affaire, pour la première fois depuis 2001, risque d’envenimer les relations diplomatiques, jusqu’ici très cordiales, entre Riyad et Washington.