A une semaine du verdict du Tribunal Suprême espagnol, la Catalogne est sous haute surveillance. Le gouvernement espagnol a déjà commencé à y déployer des forces de l’ordre pour éviter tout débordement
La Catalogne est sous haute surveillance. Alors que le verdict du Tribunal Suprême est attendu cette semaine ou au plus tard le 14 octobre, le gouvernement espagnol veut contrôler à tout prix la Catalogne toute entière, notamment Barcelone afin d’éviter tout débordement.
En effet, d’après la Police Nationale, un contingent de 500 policiers est déjà arrivé à Barcelone. Il s’agit, selon La Vanguardia, des Unités d’Intervention Policière (UIP) et des Unités de Prévention et de Réaction (UPR). La Vanguardia précise également que les forces de l’ordre viennent de Saragosse, de Valence et de Madrid.
De leur côté, les Mossos d’Esquadra (police régionale catalane) ont également activé leurs unités antiémeutes que sont : la Zone Régionale de Ressources Opérationnelles (aussi appelée ARRO en espagnol) et la Brigade Mobile (Brimo). Le gouvernement espagnol a annoncé un déploiement graduel de forces en Catalogne suivant l’évolution de la situation.
« 1 500 policiers déployés en Catalogne »
Selon le média espagnol El Confidencial, le ministre espagnol de l’Intérieur, Marlaska-Grande, a décidé de déployer, dès ce mardi, tous les groupes de réserve et de sécurité de la Garde Civile (Guardia Civil) en Catalogne sauf celles des îles Canaries. Toujours selon le média espagnol, l’objectif du gouvernement espagnol est de renforcer la sécurité en Catalogne en y déployant 700 gardes civils et 800 policiers dans les principales villes catalanes, surtout à Barcelone.
L’annonce de ce déploiement policier en Catalogne intervient dans un contexte de forte tension qui rappelle celui de 2017, date à laquelle le gouvernement catalan, dirigé par Carles Puigdemont, avait proclamé l’indépendance de la Catalogne de manière unilatérale. Le gouvernement espagnol de droite avait dû, à cette époque, déployé 10 000 forces de l’ordre pour empêcher la tenue d’un référendum qualifié d’ « illégal » par Madrid.
« Un verdict à haut risque »
Ce déploiement arrive à une semaine du verdict très attendu en Catalogne mais aussi en Europe concernant les dirigeants indépendantistes emprisonnés et qui avaient tous, de près ou de loin, participé à la déclaration d’indépendance du 27 octobre 2017 au niveau du parlement catalan.
Parmi eux, il y a : Oriol Junqueras, ex vice-président du gouvernement catalan, Carme Forcadell, ex présidente du parlement catalan, Jordi Turull, ex porte-parole du gouvernement, Joaquim Forn, ex ministre catalan de l’Intérieur et Raul Romeva, ex ministre catalan des Affaires étrangères. Carles Puigdemont, ex président de la Catalogne, est en fuite en Belgique depuis fin octobre 2017.
« Un climat de terreur gagne la Catalogne »
Le climat de terreur s’est déjà installé en Catalogne car les mouvements indépendantistes radicaux, notamment l’ANC (Assemblée Nationale Catalogne) ou encore la CUP (Candidature d’Unité Populaire) ont déjà annoncé des manifestations contre le verdict attendu cette semaine, de quoi susciter l’inquiéter des autorités espagnoles qui ne veulent pas revivre le scénario de 2017.
Rappelons qu’il y a une semaine, 9 membres des CDR (Comité de Défense de la République) ont été arrêtés par la police espagnole. Ils sont accusés de préparer des attentats lors de la célébration du second anniversaire du référendum du 1-O. Jugés par l’Audience Nationale, 7 d’entre eux ont été emprisonnés sans caution. Depuis, les mouvements indépendantistes crient colère et dénoncent les dérives un Etat espagnol policier.