La Cour Suprême Israélienne a refusé de prolonger le visa d’Oma Shakir, citoyen américain et employé de l’ONG Human Rights Watch. Une première dans une Démocratie
Une première dans une démocratie. Israël a expulsé Omar Shakir, citoyen américain, cadre de l’Human Rights Watch et directeur général de l’ONG au Moyen-Orient. Dans la presse israélienne, la date de l’expulsion du défenseur des droits de l’homme est prévue ce 25 novembre.
La décision d’expulser Oma Shakir a été prise par la Cour Suprême Israélienne qui accuse le citoyen américain d’avoir apporté son soutien au Mouvement BDS (Boycott, Divestment, Sanctions), un mouvement qui s’est fait connaître, ces dernières années, par ses prises de positions allant à l’encontre des intérêts d’Israël.
La décision prise il y a quelques jours avait suscité le soulagement des autorités israéliennes qui estiment que toute personne qui œuvrent contre Israël ne peut prétendre y vivre. En effet, dans un twitte du 5 décembre, Aryeh Deri, ministre israélien de l’Intérieur, s’était félicité de la décision. « Quiconque agit contre le pays devrait savoir que nous ne lui permettrons pas de vivre ici », réagissait-il sur twitter.
« Une tentative de museler l’ONG Human Right Watch »
La décision avait immédiatement suscité la colère de l’ONG Human Rights Watch dont le directeur, Kenneth Roth, avait dénoncé les limites de la liberté d’expression en Israël. « La Cou Suprême a effectivement déclaré que la liberté d’expression en Israël n’inclut pas totalement une politique en faveur des droits des Palestiniens », s’était-il indigné.
Moins d’un mois après la décision, Oma Shakir a été fixé sur son sort. Désormais, il est persona non grata en Israël et devra exercer sa fonction dans un pays voisin. Son nom est entré dans l’Histoire car l’expulsion a fait de lui le premier représentant d’une ONG qui milite pour les droits de l’Homme à être expulsé.
Ce lundi, sur le compte twitter officiel de Human Rights Watch, une vidéo d’Omar Shakir a été publié dans laquelle il a ouvertement accusé Israël de museler l’ONG Human Rights Watch. « Le jour est arrivé. Après deux ans et demi, le gouvernement israélien m’expulsera en raison de mon combat en faveur des droits de l’Homme. Ça n’a jamais été le BDS. Ça a toujours été les efforts du gouvernement israélien de museler Human Rights Watch. Mais, ça a créé l’effet inverse. Le monde a vu ce que c’est une attaque contre le mouvement Human Rights Watch qui a rassemblé toutes les organisations des droits de l’Homme. Nous continuerons à faire le travail, à couvrir les mêmes sujets avec la même intensité et la même rigueur », a-t-il déclaré.