Guerre en Ukraine : la Hongrie se révolte contre l’Union Européenne et soutient le plan de paix de la Chine

Dans un discours tenu ce 27 février au Parlement hongrois, le premier ministre de la Hongrie, Viktor Orban, a pris le contre-pied de l’Occident, en annonçant ouvertement son soutien au plan de paix chinois pour mettre fin à la guerre en Ukraine

La Hongrie est-elle devenue un caillou dans le soulier de l’Occident? En tout cas, si pour le moment, rien ne permet de le dire, une chose est sûre : la guerre en Ukraine a jeté un froid sur les relations entre Budapest et ses voisions occidentaux et distancie davantage ce pays de l’Union Européenne dont elle est membre.

Et pour cause! Les récentes déclarations de Viktor Orban, premier ministre de la Hongrie, n’ont fait qu’envenimer une situation déjà délétère. Et l’homme fort de Kiev n’est pas prêt à adoucir le ton face à ses voisins européens. C’est du moins ce que nous a fait savoir le média Politico.

A en croire cette source, la Hongrie de Viktor Orban, contre toute attente, s’est une nouvelle fois démarqué de l’Union Européenne et des Etats-Unis en soutenant l’initiative de paix que la Chine veut mettre en place pour une résolution pacifique et immédiate du conflit. Une initiative rejetée par l’Occident.

Le ministre ministre hongrois a tenu ses propos ce lundi 27 février lors d’un discours tenu au Parlement. « Nous considérons que le plan de paix de la Chine est important et nous le soutenons », a-t-il ouvertement déclaré, ajoutant qu’il souhaite que son pays se tienne à l’écart de cette guerre en ne livrant aucune arme à l’Ukraine.

Le discours de Orban a été relayé par plusieurs médias hongrois dont Telex.hu. Les propos du premier ministre hongrois retransmis par ce média sont sans détours. « La position hongroise est moralement et politiquement correcte et aussi raisonnable : l’essence de la position hongroise est qu’un cessez-le-feu devrait être obtenu dès que possible », suggère Orban.

S’adressant à l’élite européenne, Viktor Orban ne mâche pas ses mots. « Nous sommes le seul pays au sein de l’Union Européenne qui n’est ni Ukrainienne ni Russe, mais notre peuple est en train de mourir dans la guerre. Nous sommes parmi les victimes et Bruxelles devrait respecter cela », dénonce-t-il.

Sur les sanctions imposées à la Russie, le premier ministre hongrois fait part de sa grosse déception. « Elles sont mal planifiées, mal conçues, mal exécutées et nous allons souffrir de ces conséquences. Mais, alors pourquoi ils les prennent (ces sanctions, ndlr)? », s’interroge-t-il.

Orban estime que ces sanctions ne profitent qu’aux spéculateurs : « et voilà que les spéculateurs entrent en action. Ils profitent de cette occasion. Ils savaient qu’il y aurait une hausse des prix de l’énergie et ils ont mobilisé beaucoup d’argent pour parier? Et qui sont ces profiteurs? George Soros et les autres qui se baladent un peu partout dans le monde ».

Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois que Viktor Orban tient des propos qui embarrassent Bruxelles. Ce 17 février à Budapest, lors d’un discours à la nation, il a accusé l’Union Européenne de prolonger la guerre en Ukraine. « Lorsque la Russie a attaqué, l’Occident n’a pas isolé le conflit. Au contraire, il a élevé le conflit un niveau pan-Européen. La guerre en Ukraine n’est pas un conflit d’armées de bons et de méchants, mais entre deux pays slaves qui se battent. C’est leur guerre, pas la nôtre », avait-il déclaré.

Dans son discours qui a duré plus d’une heure, le premier ministre hongrois a été très clair. Il refuse catégoriquement de rompre ses liens avec la Russie de Poutine. « Nous maintenons nos relations économiques avec la Russie et en fait, nous recommandons que tout l’Occident fasse pareil parce que sans relations, il n’y aura pas de cessez-le-feu ni de pourparlers de paix », insiste-t-il.