La Cour Suprême de la Grande-Bretagne a fait savoir ce lundi 31 Juillet 2017 que Tony Blair, ancien premier ministre britannique, ne sera pas poursuivi pour crime dans l’invasion d’Irak à laquelle il s’était engagé militairement en 2003 du côté des Américains
Malgré son intervention militaire hasardeuse en Irak, Tony Blair ne sera pas poursuivi pour crime. En effet, la Cour Suprême britannique a rendu son verdict rejetant toute poursuite contre l’ex premier ministre britannique. La décision a été rendue publique ce lundi par les juges britanniques.
Selon The Guardian, deux juges de la Cour Suprême britannique (Thomas of Cwmgiedd et Justice Ouseley) ont fait savoir ce lundi qu’il n’y avait aucun crime d’agression dans la loi anglaise qui justifierait que Tony Blair soit poursuivi. Les deux juges ont reconnu qu’un crime d’agression a certes été récemment intégré dans le droit international, mais ils ont tenu à préciser que ce crime ne s’applique pas de manière rétroactive.
« Aucun espoir que la Cour Suprême britannique répudie la loi Jones »
Le juge Thomas of Cwmgiedd a également souligné que sous une loi britannique intitulée Jones, le crime d’agression n’existe pas en droit britannique. « Il n’y a aucun espoir que la Cour Suprême britannique répudie la loi Jones », a précisé le Juge. Cette décision de la Cour Suprême constitue ainsi une réponse au Général irakien Abdoul Wahad Shannan Al Rabbat.
Le Général irakien avait en effet accusé Tony Blair d’avoir commis un « crime d’agression » en envahissant l’Irak en 2003 pour renverser le régime de Saddam Hussein. D’après The Independent, le Général voulait poursuivre Tony Blair, Jack Straw, à l’époque ministre britannique des Affaires étrangères et Lord Peter Goldsmith, ministre de la Justice.
« Il est extrêmement déçu du jugement de la Cour Suprême de Londres »
Le Général vit en ce moment à Muscat, dans la capitale d’Oman. Il ne possède pas le passeport qui lui permet de se rendre en Grande-Bretagne pour plaider son cas. Ainsi, ces avocats britanniques avaient demandé à la Cour Suprême de revoir la loi Jones. Les magistrats de Westminster avait refusé de répondre à la demande des avocats d’Al Rabbat sous le prétexte que les ex ministres britanniques jouissent de leur immunité.
Les avocats du Général disent que leur client est très déçu. « Il est extrêmement déçu du jugement de la Cour Suprême de Londres qui met fin à l’espoir de poursuivre Tony Blair, Jack Straw et Peter Goldsmith pour crime d’agression en envahissant l’Irak en 2003 », a fait savoir Imran Khan, avocat du Général Al-Rabbat. Imran Khan déplore une invasion qui a conduit à la mort de centaine de milliers de civils et a poussé plus de 4 millions d’individus à l’exil.
« Une invasion qui a provoqué le chaos politique actuel en Irak »
Pour rappel, la Grande-Bretagne avait rejoint la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis pour envahir l’Irak en 2003 et faire tomber le gouvernement de Saddam Hussein. A l’époque, George W. Bush, ex président américain et Tony Blair, ancien premier ministre britannique, avaient accusé Saddam de posséder des armes de destruction massive.
Malgré les visites de hauts responsables de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) qui n’avaient trouvé aucune trace d’armes de destruction massive, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne décident de tourner le dos à l’ONU en déclenchant unilatéralement la guerre d’Irak qui mènera à la capture et à l’exécution de Saddam Hussein. Une décision catastrophique qui a transformé l’Irak en une poudrière où des djihadistes dictent leur loi.